Patriotisme à la française

Existe-t-il un patriotisme, peut-on être patriote en France ?

La question peut en faire sourire certains mais pourtant elle mérite d’être posée tellement ce mot peut sembler grossier aux yeux de certains ou faire passer comme extrémistes ceux qui l’emploient. Notamment en France, puisque il semble moins choquant de l’être aux Etats-Unis par exemple.

Si l’on se réfère à la définition du mot patriotisme, c’ est un sentiment partagé d'appartenance à un même pays, la patrie, sentiment qui en renforce l'unité sur la base de valeurs communes. Il conduit à ressentir de l'amour et de la fierté pour sa patrie. Le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour elle afin d'en défendre les intérêts.

Le diplomate et romancier Romain Gary avait eu cette citation, reprise en partie par le Général de Gaulle, le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres. Pour Napoléon Bonaparte, l'amour de la patrie est la première vertu de l'homme civilisé et seul l’argent n’a pas de patrie.

Pourtant, lorsque le boxeur Patrice Quarteron a brandi le drapeau sur le ring, il s’est fait haïr et qualifier de traître par des imbéciles sur le simple fait que sa couleur de peau ne doit pas le faire aimer la France. A la base, Patrice Quarteron montrait sa fierté à travers sa victoire, son amour de la France, et voulait défendre ses couleurs ; il se montre reconnaissant vis-à-vis du pays dans lequel il vit, vis-à-vis de ce qu’il doit à la France.

Rappelons qu’un peuple est un ensemble, une organisation au sein d'une nation. Que l’on soit blanc, black…, quelles que soient nos opinions religieuses, politiques, philosophiques… Comme le disait le Général de Gaulle, à la base de notre civilisation, il y a la liberté de chacun dans sa pensée, ses croyances, ses opinions, son travail, ses loisirs. Les Français qui se trouvent occupés, qui s’y trouvent en activités, intellectuelle, économique, technique, scolaire, religieuse, tous ces Français là nous représentent.

Mais les communautés refusent l'allégeance dans notre République, et cultivent la différence à travers leur ethnie ou leur religion. Pourtant combien de fois doit-on dire qu’un culte ne doit pas prendre le pas sur nos lois mais c’est l’inverse. Cette volonté communautariste est extrême, aussi dangereuse que la génération identitaire qui réfute certaines libertés ou couleurs de peau. Si les extrêmes se rejoignent, une seule est cataloguée dans les médias. Pourtant les communautés parlant au nom de la diversité, au nom d’une origine ou d’un culte gomment une partie de notre identité et détournent la réalité de notre culture et de notre histoire. Cet aveuglement est dangereux et détruit notre République, d’autant plus s’il est appuyé par une volonté politique de refuser le patriotisme, de ne plus assimiler, de ne plus intégrer, de ne plus éduquer et de reculer sur notre passé national. L’Etat recule sur son autorité et notre identité auprès de communautés pour avoir la paix. Ainsi, le communautarisme devient une menace civile sur le simple fait de vouloir dominer, imposer ses propres coutumes et lois, et de ne pas se soumettre à valeurs et lois de la France, les événements récents nous le prouvent. 

La France ne doit pas seulement être un pays de prestations, une forme de guichet de services. L’Etat doit refuser que les communautés fassent obédience à leurs origines ou cultes. Le patriotisme républicain s'apprend s'il s'enseigne. L’identité culturelle de la France, sa langue, son patrimoine et son histoire se respectent et s’apprennent. Il faut redonner le goût d'aimer la France. La France on l’aime ou on la quitte, c’est aussi simple que cela. Pour Napoléon Bonaparte, les Français ne sont pas changés par 10 ans de révolution, ils sont ce qu’étaient les gaulois, fiers et légers. Ils n’ont qu’un sentiment: l’honneur. La révolution représente une forme de naissance du patriotisme de notre histoire, où pour leur liberté les Français ont combattu l’ordre, le luxe et la corruption pour montrer leur attachement à un Etat et non une monarchie. Depuis ce patriotisme est associé à la bravoure et à la victoire.

Vouloir vaincre pour la France, une belle synthèse pour définir le patriotisme national, une valeur qui peut réunir tous les citoyens civiques, donc attachés aux institutions et respectueux de leurs pays, au sein d’une même nation.