La santé n'a pas de prix
Peut-on jouer avec
la santé de nos concitoyens ruraux, des petites et moyennes villes ?
Qui ne s’est jamais
plaint du temps d’attente aux urgences hospitalières ou simplement pour
obtenir un rendez-vous médical ?
Contrairement aux
métropoles et grandes villes, aucun médecin ne s’installe plus à la
campagne ; nos villages sont devenus des déserts médicaux ; nous
trouvons de moins en moins de praticiens, généralistes ou spécialistes exerçant
le week-end. Faudra-t-il anticiper nos maladies pour être soigné à temps ?
Certaines personnes
arrivent à se soigner dès d’apparition des premiers symptômes, mais les
ruraux malades peuvent-ils se satisfaire d’attendre 3 ou 4 jours un
rendez-vous? Et parfois 3 ou 4 mois s’il s’agit d’un spécialiste ?
Certains ministres
de la santé, en voulant réduire le déficit de la sécurité sociale, ont organisé
la diminution du nombre de médecins. Il s’agit là d’un non-sens, car l’Etat
abandonne son rôle de santé publique vis-à-vis de nos citoyens.
La conséquence est
visible et connue de tous. Le sur-engorgement des urgences occupées à
soigner des maladies bégnines. Le personnel est le plus souvent à l'écoute,
professionnel, proche des patients, mais il travaille sous pression ; il
effectue des heures supplémentaires non rémunérées, mais il accumule une
fatigue pouvant entrainer des burnouts. Par ailleurs, le budget des
établissements est annuellement revu à la baisse, les recrutements de personnel
complémentaire sont insuffisants si ce n’est au mieux celui de médecins venus
de l'étranger en fin d'études.
En attendant, les
patients se retrouvent mal traités ; des drames de personnes non soignées
à temps surviennent régulièrement. Mais nos gouvernants préfèrent penser
économies que santé ; ils préfèrent les chiffres à l’humain ; ils
préfèrent les objectifs à la mission première. L’Etat préfère penser à l'accès
aux soins à travers des assurances ou mutuelles privées, comme si la santé de
nos citoyens n’était qu’un coût, alors qu’elle n’a pas de prix ! Pourtant,
des solutions existent : développer des pôles santé dans les milieux
dépourvus en encourageant les praticiens à s’installer et accroitre le nombre
de médecins par habitant pour suivre notre évolution démographique.