Laïcité et culture française, un bloc monolithique
La laïcité et son respect au sein de notre société sont
devenus un sujet sensible et de transgressions. Il convient donc d’en revoir
ses aspects dans le cadre culturel qui habille notre nation.
Qu’est-ce que la laïcité ? Il s’agit avant tout d’un
principe républicain qui existait bien avant la loi de 1905 et dont
l’étymologie est le mot « laos », signifiant l’indivisibilité du
peuple, donc une cohésion d’hommes libres et égaux rassemblés au sein d’un même
peuple. Un peuple, c’est-à-dire un ensemble d’individus vivant en société
autour d’une même culture. Au XIXème siècle, Jules Ferry tendit vers un
enseignement national laïque, supprimant l’instruction religieuse à l’école
mais garantissant l’enseignement du français, des idées républicaines pour
inculquer aux enfants un patriotisme fervent. A travers la loi de 1905, et la
séparation de l’Etat et de l’Eglise, la laïcité s’appuie sur la liberté de
croyance de manière égale pour chaque citoyen, autour d’un respect mutuel. Mais
en aucun cas les religions ne peuvent influencer l’autorité publique. Aucun
culte ne peut s’imposer aux lois de notre République et ne doit se développer au
détriment des autres. S’il n’est pas raciste et anti-laïque de dire que l’islam
spirituel doit être respecté, l’islam politique ne doit pas exister au sein de
notre République.
Ne penchons pas vers la tendance
britannique dans laquelle le développement du multiculturalisme, avec la
possibilité de défendre une religion dans des lieux publics contre les lois du
Royaume, a été la cause des attentats de Londres en 2005.
Si la religion chrétienne est la seule, au fil de
l'histoire, à avoir eu sa place au sein du
patrimoine culturel français, la laïcité ne doit pas s’appliquer qu’à elle. La laïcité
doit permettre de construire une société cohérente au-delà des options
religieuses de chacun. L’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et
du Citoyen de 1789 précise que « nul ne doit être inquiété pour ses
opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas
l’ordre public établi par la loi ».
Aujourd'hui, certains radicaux religieux prétendent la
défendre alors qu'elles la détournent, atteignant un extrémisme laïque au nom
de certains principes contraires à nos libertés fondamentales. Ces intégristes
intolérants invoquent la victimisation, la haine ou le racisme des autres alors
qu'eux-mêmes se font les ennemis d’une société égalitaire, libre et fraternelle en imposant leur doctrine aux
mœurs contraires à nos règles civiles, nos valeurs et nos lois (le voile, les médecins
homme ne pouvant pas ausculter une femme musulmane…). Cela détruit le principe
même de la laïcité. Malheureusement, trop de personnes, et mêmes les médias,
tombent (volontairement) dans ce piège. Une frange de la gauche voit à travers
la religion musulmane, y compris ses radicaux, des électeurs mais perdra de
fait des personnes respectueuses de la laïcité. Si la liberté de presse ne doit
pas être remise en cause, la complicité des médias ne fait qu’accroître les
divisions au sein de notre population. Il ne s’agit pas, à travers ces écrits,
de faire un procès à l’islam, mais au côté politique de cette religion dont les
dérives sociétales qui en découlent ne sont pas acceptables.
Prenons quelques exemples :
Où se situe la laïcité lorsque les médias informent du
ramadan mais ne parlent pas de la Pentecôte, ou bien lorsque les médias ne
divulguent pas les actes christianophobes ? Pourtant la religion chrétienne est
la plus attaquée avec plus de 250 méfaits recensés contre elle en 2017 en
France.
Où se situe la laïcité quand des menus « halal »
sont demandées en collectivité par les personnes concernées, alors qu’un repas
de substitution est suffisant ?
Où se situe la laïcité lorsque la représentante d’un
syndicat étudiant renvoie à travers son voile un symbole identitaire ?
Où se situe la laïcité lorsque certains élus affichent
publiquement fêter la fin du ramadan ?
Peut-on tolérer dans notre société que des Musulmans en
plein ramadan, sous le couvert de leur religion, menacent une femme de ne pas
sortir de chez elle ?
Peut-on tolérer qu’un rappeur profane la mémoire des
victimes du Bataclan et se victimise alors qu’il déverse sa haine contre la
République et la laïcité, contrairement au principe de liberté et de fraternité
portée par celle-ci ? Même au titre de la culture ou de la liberté
d’expression nous ne pouvons pas accepter ce genre de propos.
Un dernier exemple, le retrait des crèches ou de la croix
sur la statue de Jean-Paul II a également divisé notre société sur la question
laïque alors que 30% des Musulmans (sondage de l’Institut Montaigne)
considèrent la « charia » comme au-dessus des lois de notre
République ou que les prières de rues ne sont pas prohibées.
Arrêtons ce recul de notre civilisation au nom de la
laïcité, qui n’est qu’une liberté de croyance, dont la notion est déformée au
point de détruire notre identité séculaire. Combien de Français observent cet
anéantissement dû au manque de fermeté ou à la complicité de plusieurs gouvernements
successifs ? L’héritage judéo-chrétien, développé au fil de l’histoire,
fondement même de notre République et au développement de notre démocratie est
oublié et se vide de sens parce que le principe de liberté induit par la
laïcité est détourné.
Il ne s’agit pas de tomber dans une laïcité radicale, qui
serait une erreur politique. Aucune religion ne peut être ignorée. Mais le
communautarisme islamique expose toute personne, les Musulmans eux-mêmes. Une
guerre semble en cours entre laïques radicaux et intégristes religieux afin
d’attirer vers soi tout militant, déséquilibrant une société qui se doit unie.
Les pouvoirs publics ont trop laissé la situation se dégrader.
Quelles solutions trouver ?
Tout d’abord, acquérir la notion de culture.
La culture française est un subtil mélange de notre langue,
de notre histoire, de nos terroirs et leurs patrimoines, de nos institutions,
de nos traditions et de nos coutumes. Elle doit rester indivisible au sein de
notre nation.
Le multiculturalisme (ou communautarisme) joue un rôle
important dans le terrorisme qui nous frappe , dû à la dérive des sociétés
occidentales vers l’entre-soi communautaire. Distinguer les communautés
encourage le communautarisme. Les pouvoirs publics doivent en prendre
conscience. Débaptiser certaines rues ou certains établissements est une
offense à notre histoire et favorise ce communautarisme malsain.
Au contraire, une culture commune nous
relie et apporte un sentiment d’appartenance à la France et à ce qu’elle représente à travers ses valeurs de
liberté, d'égalité et de fraternité. Un peuple qui ne connaît pas son passé,
ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines. Un peuple qui
renie son histoire n'a pas d'avenir, et la France a toujours porté fièrement sa
culture dans le monde. Elle nous a même été enviée. Combien d’immigrés, quelles
que soient leurs origines ou religions, sont venus en France pour nos
valeurs et combien sont heureux de travailler en France en adoptant la
culture occidentale que notre pays leur a offert.
En France, le « vivre ensemble » doit être compris
autour des mêmes valeurs. Chaque citoyen doit porter notre héritage culturel.
Cet héritage doit être compris par les populations immigrées, cela passe par
l'assimilation.
L'assimilation est le processus qui permet à un étranger de s'intégrer à un groupe social plus large en adoptant ses
caractéristiques culturelles (la langue, l’histoire, l’hymne national, l’adhésion
à nos institutions…). Notre nation ne doit pas
tolérer un quelconque refus d'assimilation, sous
peine de la déshumaniser et d'entraîner une incohérence
sociétale.
Notre société a donc besoin de retrouver de la sérénité. Il
y a urgence d’apaiser la situation et de renouer le dialogue avec la communauté
musulmane, afin d’instaurer un islam de France et d’empêcher les dérives
sociétales et religieuses. Notre nation possède d’anciennes traditions dans
l’organisation religieuse. L’exemple qui vient à l’esprit est le concordat de
1801 par Napoléon, ramenant une paix religieuse, et l’établissement du
Consistoire de 1808 vis-à-vis du judaïsme élaboré à la suite de questions
autour desquelles étaient rappelées que seuls « le respect de la loi et
l’amour de la patrie sont exigées ».
L’Etat doit refuser que les communautés fassent allégeance à
leurs origines ou à leurs cultes. Le patriotisme républicain s'apprend s'il
s'enseigne. Il en va de la survie de la laïcité, de notre culture et de notre
société en tant que peuple de France.